Né en 1986, vit et travaille à Paris. Représenté par Crèvecoeur. À la manière d’un anthropologue urbain, Mathis Collins est un fin connaisseur des mythologies populaires parisiennes, envisagées comme une sédimentation d’histoires orales, de résistances et d’effacements. « Dans la commedia dell’arte, le pouvoir est tourné en dérision, mais il n’y a pas de vérité derrière le masque des acteurs. L’artiste est souvent dans le giron du pouvoir, il en est à la fois dépendant et critique », évoque-t-il à propos de l’un de ses tableaux en bois gravé où deux guignols (incarnant l’artiste et le policier) jouent un duel de pacotille. « Je ne fais pas de commentaire social, je ne représente rien d’autre que moimême, je suis le bouffon du roi, le monstre, l’artiste qui vomit son propre travail ». Lorsque Mathis Collins intègre une dimension rituelle et performative à son travail – la célébration de la récolte du liège, le jeu de passe -boules – ou qu’il fait appel à l’atout communautaire de l’artisanat et des arts forains, il met en évidence les frontières factices entre la figure de l’amateur et du professionnel de l’art.