LUCIEN MURAT

Mon travail est une exploration du monde post internet qui bouleverse notre conscience et nos représentations. Nous sommes dans une interconnexion permanente qui abolit les frontières entre les pays, les cultures et les civilisations : les ux d’images, de vidéos et textes sont absorbés, digérés par des plateformes qui mutent les représentations identitaires. Cette multiplicité des identités sans hiérarchie donne un monde/magma défragmenté en mouvement et expansion permanente, impossible à appréhender par notre conscience. Forme de la tapisserie pour représenter ce monde fragmenté où l’image est multipliée (les canevas/tapisseries sont une multiplication et diffusion d’une image), mutée (déformations des pixels) et découpée (déstructuration, éclatement de la toile). Le pixel et points de tissage se confondent, ils donnent ainsi une physicalité à un monde digital où art ancien et nouvelle technologie se répondent. J’ai imaginé et rédigé sous forme de prose une néo mythologie centrée autour d’un héros : Mégathésis. Ce dernier à la manière d’un avatar, explore et cartographie cet infra monde. La mythologie permet d’appréhender l’indicible, le mythe est un récit a une portée universelle, il permet d’expliquer l’ordre du monde et est destiné à en expliquer à la fois l’origine et le fonctionnement. Mégathésis à la manière d’un avatar, explore cet cartographie, à travers sa quête, cet infra monde. Le récit prend la forme d’un roman picaresque où le héros au contact des personnages fantastiques qu’il rencontre évolue et mute en permanence. Forme héros errant inspiré par Oscar dans le Tambour de Grass, Lobo, Mad Max, Loane Slone, Akira, Héraclès. Son exploration commence à dé nir une géographie de l’inframonde digital. Les tapisseries sont des cartes. Mon travail est une captation de cette quête, un arrêt sur image de ce récit en mouvement perpétuel.

Dans l'atelier de Lucien Murat

RÉSIDENCE

En résidence de avril à septembre 2022