Mathilde Denize en résidence de février à avril 2017

La résidence Saint Ange accueille Mathilde Denize de février à avril 2017.

© Mathilde DENIZE 2014-2015.

 » Mathilde Denize conçoit ses œuvres comme des pensées. Elles vont et viennent, évoluent, se dissipent, s’échappent ou persistent. Rien n’est imposé, rien n’est figé. Ses peintures et ses sculptures sont produites d’une manière intuitive… Le rapport entre la main et la matière motive l’apparition des œuvres sur la toile comme dans l’espace. Les sculptures résultent de combinaisons libres entre des matériaux bruts que l’artiste trouve et collecte. Parce qu’elles sont réalisées selon l’échelle de sa main, les formats sont réduits, intimistes. Dans la rue, dans la nature ou dans son atelier, l’artiste récolte des petits objets… La plupart d’entre eux sont des rebuts devenus invisibles, indésirables. Chromatiquement ils forment un ensemble homogène, la gamme est resserrée : le beige, le gris (la terre et la pierre), le marron (le bois), le noir et le blanc. Malgré la décontextualisation et le silence, les objets collectés revoient à deux univers : l’intime et le travail. La terre, le bois et la pierre convoquent une série de métiers liés à l’artisanat et à l’art. Des territoires où la main et l’outil ne font plus qu’un. En creux, l’artiste explore l’histoire de la sculpture : ses origines, ses formes et sa symbolique. Elle rassemble alors des matériaux qui autrefois avaient une fonction précise, et qui ont été abandonnés, oubliés, livrés à l’accident et à l’érosion du temps.

Le rapport au temps et au silence génère de nouvelles lectures de l’œuvre de Mathilde Denize. L’apparente impermanence et la fragilité des éléments soulignent une dimension sensible et spirituelle. Semblables à des totems ou des ex-voto, les petites sculptures recèlent un caractère sacré. Disposées sur des socles (massifs ou discrets) adaptés à leurs dimensions, les œuvres forment une population, un environnement, un paysage mystérieux. En expérimentant les propriétés et la symbolique de ses matériaux, Mathilde Denize construit une mythologie personnelle où les objets délaissés et impuissants sont réinvestis par une énergie totémique. Considérées individuellement, les œuvres formées de petits riens intriguent par leur fragilité. Une impression rapidement annulée lorsqu’elles sont présentées en groupe. Un dialogue entre l’apparence et l’essence est engagé. La précarité est transcendée puisque de l’oubli et de l’abandon, l’artiste extrait la résurgence et la résistance. »

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