Ces lieux inventés que je représente, sont les fragments d’un monde imaginaire mais cohérent,
à arpenter en surface et en profondeur. J’y disperse des éléments symboliques appartenant à
différentes cultures, comme les indices d’une histoire à reconstituer.
Dans le cadre de la résidence Saint Ange, je souhaite réaliser une série d’œuvres qui explore-
rait une série d’antagonismes entre une linéarité́ radicale de représentation et une profondeur
de champ toujours repoussée, des motifs répétés qui entreraient en tension avec des surfaces
modelées et organiques. La montagne est un motif récurrent de mon travail, puisée dans l’es-
tampe japonaise ou les planches d’étude du naturaliste Humboldt, sa représentation offre un
vocabulaire plastique infini et repousse l’horizon toujours plus loin ; Le site de la résidence offre
une vue imprenable sur la vallée de Grenoble et inviter à embrasser l’horizon le plus largement
possible, offrant à l’œil d’infinis détails à saisir. Je suis sûre que cela me donnera une matière
précieuse pour investiguer dans le sens d’un contraste entre un horizon infini truffé de détails et
une planéité́ ornementale radicale.