Nicolas Momein

La nouvelle série « terre-plein » (2018) de Nicolas Momein s’inscrit dans un cycle d’oeuvres autour de la plasticité de la matière élastomère (caoutchouc synthétique) débutée en 2016, dont il explore ici les déclinaisons monochromes et picturales. De loin, par leurs grandes tailles, leurs formes juvéniles et leur couleurs vives, ces œuvres pourraient évoquer la peinture abstraite américaine espiègle et débridée d’une Elizabeth Murray ou d’un Jonathan Lasker. Mais à l’approche, ce qui paraissait un bord de spray noir est en fait une pâte modelée au doigt qui entoure une flaque de couleur miroitante dont les imperceptibles moirures révèlent à l’œil attentif l’origine liquide du matériau. Si elles peuvent s’accrocher au mur et se faire passer pour des peintures, elles sont pourtant produites comme des sculptures, et bien nommées « terre-plein », car coulées à plat dans des mises ourlées par cette résine noire dont la fonction de retenue devient forme. Le contact rapproché de deux matières au rendu opposé- la pâte rugueuse où les traces du geste de modelage sont visibles et le lissé égal de la matière industrielle – est récurrent dans l’œuvre de Momein et entraîne une perception haptique décuplée des matières. Garance Chabert

Dans l'atelier de NICOLAS MOMEIN

RÉSIDENCE

Février - avril 2019