Clara Imbert

Clara Imbert (née en 1994) est une plasticienne française résidant et travaillant à Paris.

Félicitée de la Central Saint Martins College of Art and Design, Clara Imbert se distingue par une pratique qui défie les processus de mécanisation. À l’atelier, elle façonne le métal, la pierre ou la terre par des jeux de force et d’équilibre pour générer des tensions intangibles qui se déploient dans l’espace demonstration.

En quête de formes épurées et d’une justesse idéale, Clara Imbert articule un vocabulaire plastique inspiré de la science et du sacré. Ligne, cercle et triangle composent un répertoire de figures fondamentales, constituant la base de dessins préparatoires rigoureux avant de s’incarner dans les pleins et les vides de la matière.

Chargées en références symboliques, ses sculptures et installations se situent à la croisée de temporalités : elles évoquent des archétypes archaïques tout en projetant des visions futuristes. Entre artéfacts totémiques, instruments obsolètes et objets métaphysiques, chaque œuvre s’impose comme une présence énigmatique à décrypter.

La notion de symbole se révèle ainsi essentielle dans l’appréhension du travail de Clara Imbert : elle est le point de convergence entre un idéal transcendantal, qui évoque des aspirations universelles, spirituelles ou philosophiques, et une réalité empirique, ancrée dans la matérialité et le sensible. En réactivant notre héritage de formes symboliques dans un langage contemporain, Clara Imbert contribue à perpétuer une mémoire collective qui redéfinit notre expérience du monde.

Anne-Laure Peressin

PROJET POUR LA RÉSIDENCE

Mon projet pour la résidence Saint-Ange s’inscrit dans la continuité de ma pratique sculpturale, centrée sur le travail du métal. Toutefois, il constitue aussi une exploration nouvelle, à la fois technique et symbolique.

Pour cette résidence, j’aimerais m’éloigner des assemblages lourds ou de l’utilisation de nombreuses machines, pour me tourner vers une approche plus légère, plus fine : le repoussage sur feuille d’aluminium. Cette technique me permettra de créer des formes sculptées en bas-relief, à la fois aériennes et structurelles, pouvant être suspendues ou installées de manière modulaire dans l’espace. Comme l’aluminium est un matériau souple et léger, il me permettra d’expérimenter facilement, sans pour autant nécessiter un atelier dédié à la sculpture. Ce serait pour moi également l’occasion de penser mon travail différemment, et tout en abordant des sujets récurrents dans ma pratique, me donner la liberté de les présenter autrement. Je souhaite ancrer ce travail dans l’histoire et l’imaginaire de Grenoble. Ma pratique est très souvent influencée par le lieu de création, que ce soit par son histoire, ses mythes, mais aussi par les matériaux qui lui sont propres.

Pour ce projet, j’ai l’intention de collecter des éléments iconographiques et symboliques de la région : armoiries, cartographies anciennes, motifs industriels, fragments d’architecture ou de paysages. Le projet pourrait s’ouvrir sur des rencontres avec des historiens, des habitants ou des archivistes locaux, afin de nourrir cette recherche de motifs. Le rendu final prendrait la forme d’une installation composée de plusieurs pièces en aluminium repoussé, suspendues dans l’espace, jouant avec la lumière, les ombres et les creux, comme une constellation de signes. À travers ce projet, je veux interroger la manière dont les symboles façonnent notre mémoire collective.

Par Quatre Chemins » Chateau La Coste

Commissaires : Yvannoé Kruger et Margaux Knight

Acier traité
Dimensions variables

Installée dans le bassin de l’Auditorium Oscar Niemeyer, Clara Imbert présente un ensemble de 15 antennes en acier, récepteurs sensibles qui semblent capter et retransmettre les échos invisibles de leur environnement. À mi-chemin entre technologie et poésie spéculative, l’installation devient un organe sensible du bâtiment.